lundi 22 septembre 2014

Rares sont les occasions de voir l’envers du décor.

Je vous emmène à la collégiale Sainte Sauveur du château de Grignan, dans le département de la Drôme, connue pour héberger le tombeau de Madame Marie de Rabutin Chantal, Marquise de Sevigné.
C’est par une porte habituellement fermé, un escalier poussiéreux, que nous avons accès à la machinerie de l’orgue.
Vous êtes là , à l'intérieur de l'orgue, pouvez voir à gauche le mécanisme de commande des registres, les mécanismes des jeux et des deux claviers, en bleu, c'est le système de soufflerie électrique. 

Avant l'électrification, le soufflet était gonflé par l'action de ces deux grosses pédales, il fallait être deux, en plus de l’organiste, pour en actionner le mouvement :


Description
Grand orgue placé sur le côté du chœur, comprenant une partie instrumentale en étain,
un buffet en noyer et une console indépendante en chêne surmontée de deux panneaux
en chêne. Le mécanisme, à l'arrière, est enfermé dans un caisson en bois résineux, avec
portes d'accès. En façade, sous le buffet, deux portes latérales à fronton triangulaire
ouvrent sur la tribune lambrissée. Le garde-corps de tribune, en encorbellement, est
soutenu par 5 consoles en pierre : garde-corps à pans coupés en noyer, comprenant 10
tables rectangulaires verticales de niveau, raccord à petit cadre, à corniche inférieure et
supérieure moulurées. Buffet architecturé en encorbellement, à trois travées soutenues
par des consoles, encadrées de deux colonnes cannelées portant un entablement à
fronton interrompu et accostées d'ailerons à décor en demi relief ; l'entablement est
surmonté d'un décor en demi relief découpé entre les rampants du fronton. Les travées
latérales, identiques, comprennent chacune trois plates-faces séparées par un décor
en demi relief, de part et d'autre d'une haute tourelle centrale de 7 gros tuyaux reposant
sur un culot ; celle-ci est surmontée d'un édicule demi-circulaire porté par 2 colonnettes,
accosté d'ailerons et couronné d'une statue d'amortissement. Partie instrumentale : grand
orgue 56 notes, récit 56 notes, pédalier 27 notes ; deux claviers-pédales.
L'orgue construit par LE ROYER en 1663 possédait à l'origine un clavier, dans ce magnifique buffet d'esthétique flamande qui est resté conservé avec sa façade et vraisemblablement une partie de la tuyauterie de 1663.
Il a été agrandi par Puget fin XIXè, qui ajoute un Récit placé à l'intérieur du buffet. La structure des parois de la boite expressive sont encore en place. Elles portent aujourd'hui un sommier de récit-positif.
Ernest Muhleisen restaure l'orgue en 1964 et lui donne son esthétique néo-classique d'aujourd'hui. Les sommiers sont mécaniques, à coulisses.
En 2001-2002 un relevage (remise en état) sommaire a été effectué par Muhleisen :
Console
Démontage et nettoyage des claviers. Placage complet (os).
Garnissage entier au casimir afin de réduire le jeu des touches.
Remplacement de trois touches bricolées par des entretiens sommaires.
Remplacement des écrous de cuir.
Remplacement de tiges laiton au Grand-orgue afin de refaire un filetage plus saillant pour une meilleure tenue des écrous, donc des réglages.
Mis en place d’un guide fil pour la précision du tirage d’accouplement.
Mise en place d'un arrêt contre-touche pédale.
Garnissage de toutes les crapaudines d’abrégé tirasse et de l’abrégé pédale.
Remplacement de tous les crochets laiton des vergettes de pédale.
Sommiers
Remplacement de toutes les boursettes Grand-orgue, Récit et Pédale.
Réglage des ressorts.
Modification du toucher par suppression de la « soupape à étage ».
Contrôle de l’ouverture des coulisses.
Mécanique de notes
Remplacement des écrous et des mouches.
Contrôle des jeux et bruits de mécanique.
Alimentation
Contrôle des pressions.
Etanchéification de diverses fuites, notamment aux tampons de layes.
Buffet  Traitement au xylophène de tout le buffet ainsi que de la charpente et du soubassement.